Autant ce succès fait plaisir avec cette énorme réussite offensive, autant on se demande pourquoi Chaâbani n’a pas joué toutes ses cartes face à Al Hilal. Bien terminé.
Personne ne s’attendait à un score aussi fleuve même les plus optimistes des Espérantistes. Al Sadd, club respectable qui regroupe des joueurs de qualité, n’a pu suivre le tempo imposé par les coéquipiers de Badri (encore leader du groupe et celui qui fait oublier Blaïli) qui n’ont pas raté les occasions créées. La supériorité numérique pendant pratiquement une heure? Ça a arrangé les choses bien évidemment, mais il faut souligner que l’EST était supérieure à Al Sadd. Les premières dix minutes du match sont révélatrices : Ouattara pressait le défenseur du club qatari et derrière lui trois à quatre joueurs étaient à quelques mètres de l’Ivoirien. Ce pressing haut a permis de récupérer rapidement la balle et de la reconvertir en attaques dangereuses.
Les joueurs de Chaâbani ont bien réduit les espaces, étouffé l’adversaire et sa relance dès les premières balles. Et cela est toujours un bon indicateur : cela prouve bien que l’EST de Chaâbani a bien réagi après la sortie frustrante devant Al Hilal. Avec un El Houni en pleine inspiration, un Badri tête pensante et Coulibaly et Kwamé en véritables baroudeurs, cette EST termine bien ce Mondial. Plus que la victoire et la 5e place, c’est la décontraction de tous les joueurs, c’est leur capacité de réagir et c’est leur efficacité offensive. Cette victoire sera un inestimable coup de pouce pour la Ligue des champions d’Afrique.
Pour une équipe qui a perdu de grands joueurs comme Blaïli, Kom, Ben Mohamed, Chaâlali et Bguir en même temps, il n’est pas évident de reconstruire une équipe aussi efficace et complète. Pour le moment, la recette de Chaâbani est bien valable : une nouvelle équipe plus «charmante» où El Houni et Badri, masqués par la présence des joueurs partants ainsi que Kwamé, Beguit, Chetti et Badrane font plus que gagner, convaincre et enchanter leur public. Cette facilité dans le jeu de l’EST et ce grand succès mettent l’accent sur l’échec de la stratégie de Chaâbani contre Al Hilal. Le club saoudien, individuellement supérieur, n’était pas injouable. C’est l’EST qui a joué la mauvaise carte d’«outsider» en pensant piéger Al Hilal. C’est l’effet contraire qui s’est produit : l’EST s’est fait accabler.
Pour une équipe qui peut jouer devant et qui peut marquer, se faire dominer sans la moindre réaction n’était pas une bonne idée. De ce Mondial qatari, l’EST gardera le dernier (et enchantant) souvenir de la large victoire face à Al Sadd, mais aussi quelques regrets.